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 Ce jour si particulier...

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Nawel Krissandia

Nawel Krissandia


Localisation : Lorde-Gian
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MessageSujet: Ce jour si particulier...   Ce jour si particulier... EmptySam 30 Nov - 16:39

Anthon...

Aujourd'hui, alors que je sais très bien que plus jamais je n'entendrais le son de ta voix ni ne verrais ton visage si cher à mon cœur, j'ai éprouvé le besoin de t'écrire. En ce jour semblable à mille autres pour certains, mais qui revêt pour moi une saveur particulière.

Ce jour est celui où tu es mort, il y a un an de cela.

Et aujourd'hui, donc, j'ai eu envie de te raconter ce qui m'était arrivée, comme si tu étais toujours là. Je sais, ce n'est qu'un rêve, et tu m'as dit et répété maintes fois que les rêveurs étaient les premiers à mourir car ils ne comprenaient pas la réalité, mais, pour une fois, j'ai envie de rêver. Et même plus que cela : j'ai envie de croire que je suis un oiseau. Croire que j'ai des ailes et que je peux m'envoler. Croire que je peux planer à l'infini, au gré des vents et des courants, sans me soucier du temps qui passe. Croire que je suis libre.

Je sais comment tu réagirais à cela. Tu marmonnerais dans ta barbe que ce ne sont que des idioties qui n'avancent à rien. Tu as toujours été très terre à terre, et c'est ce qui t'a permis d'échapper aux Mages pendant toutes ces années. Mais moi, je ne le suis pas. Pas quand je joue de la flûte, et que mon esprit s'évade vers des lieux imaginaires, des contrées nouvelles, des jardins secrets.

Je m'égare. Au point d'oublier ce qui, je crois, est le plus important. Ce dont j'ai réellement envie de parler, à toi qui n'est plus qu'un souvenir dans ma mémoire et un poids sur mon cœur, est de ce qui se passe en moi depuis que tu es mort. Ou plutôt de ce qui ne s'y passe pas.

Je suis vide. Vide de sentiments, de sens, de vie. Je ne suis qu'une machine que j'alimente pour survivre, une marionnette contrôlée par les fils d'un impalpable destin.

Certes, je ressens la faim dans mon ventre, le froid sur mon visage, la douleur d'une blessure, mais ça ne va guère plus loin. Parfois, peut-être, une vague colère, ou un infime chagrin. C'est tout.

Sans la musique, je me serais déjà laissé dépérir. Oui, c'est lâche et contraire à tous tes principes, Anthon, mais je n'y peux rien. Comment veux-tu que je prenne goût au monde si je n'ai ni ami, ni but ?

Alors je vis sans vivre, et le pire, c'est que cela ne m'effraie même pas, même si j'ai conscience que c'est mal. Je me contente de faire. Je ne suis pas. Parce qu'être signifierait avoir des sentiments, et que moi, je n'ai rien.

Dans ce cas, te demanderais-tu, à quoi cela sert-il de m'écrire, si c'est pour me raconter toutes ces bêtises ? C'est qu'il y a autre chose, Anthon. Oui, il y a autre chose.

C'est quelque chose que je n'arrive pas clairement à définir, mais qui a une importance capitale, je le sens. Et même plus que le sentir, j'en ai la certitude. Quelque chose comme... comment le définir ? Un peu comme une brume invisible et diffuse qui m'entoure et me guide. Qui me parle, en quelque sorte.

Je sais, Anthon, une brume qui parle, ça n'existe pas. Mais je te jure que c'est vrai. Elle me parle, et ce qu'elle me dit ressemble à ça :

« Ta vie va changer, Nawel.
A jamais.
»
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